La perfection Chrétienne

N° 151 - SOMMAIRE :

- Editorial

- La perfection Chrétienne

- Pour découvrir les Pères de l’Église - Saint Jean Bosco et Louis Comollo - La bonne humeur familiale

« De la santé de la cellule dépend le bien-être de tout le corps, de l’ensemble de l’organisme. De la santé morale de la famille dépend le bien de l’État, ainsi que le bien de l’Église. Nous devons donc avoir à cœur de posséder des familles vraiment chrétiennes ».

Éditorial



Fils de Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ est également fils de Joseph et fils de Marie. L’Église est alors dans l’étonnement lorsqu’elle considère que, sur trente-trois années vécues sur la terre, le Verbe de Dieu en a passé trente dans la maison de Nazareth où il y mène une vie cachée avec Joseph et Marie.

Pourquoi Notre Seigneur n’a-t-il pas manifesté plus tôt sa divinité et sa messianité ? Parce que Dieu le Père voulut cacher au démon le mystère ineffable de l’Incarnation Rédemptrice. Et il y est parvenu car l’évangile nous démontre que le démon est dans l’incertitude quant à la nature exacte de Notre-Seigneur. Nous le voyons notamment dans le passage de la tentation au désert. Joseph et Marie ont donc protégé leur enfant et l’ont ainsi préparé à sa mission rédemptrice. Nous imaginons volontiers l’atmosphère de cette maison de Nazareth : les conversations entre le père, la mère et l’enfant,

la quiétude, la joie entrecoupée de souffrances dans le quotidien, le travail et la prière récitée en commun. Quelle grâce pour les parents de vivre avec un tel enfant ! Quel mystère pour saint Joseph d’exercer son autorité sur son Créateur et la Mère de son Dieu ! Notre Seigneur a voulu également vivre comme tous les enfants des hommes. Obéissant à son Père Céleste, il a voulu se soumettre à l’autorité humaine de saint Joseph et de Marie. Notre Seigneur démontre ainsi l’importance de la société familiale en consacrant par son exemple les vertus domestiques : religion, charité, obéissance, dévouement, prudence, fidélité, chasteté. C’est sur elles que se fondent la sainteté, c’est sur elles que reposent la paix et la stabilité de la société ecclésiastique et civile.

La famille est une institution divine primordiale. Elle est la cellule de la société. « De la santé de la cellule dépend le bien-être de tout le corps, de l’ensemble de l’organisme. De la santé morale de la famille dépend le bien de l’État, ainsi que le bien de l’Église. Nous devons donc avoir à cœur de posséder des familles vraiment chrétiennes » (Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique). Combien est-il important de préserver et de protéger nos familles ! Aujourd’hui, le monde honnit la famille et en change le concept car celle-ci implique nécessairement une hiérarchie, une différence des sexes, des vertus à pratiquer.

La famille est la manifestation de l’ordre naturel voulu par le Créateur. Or, le monde nie la nature. Il se révolte contre un ordre, des lois et des règles qui ne viennent pas de lui. Il veut ainsi détruire la famille par des lois mortifères, par la négation de la distinction biologique et psychologique d’un homme et d’une femme, par le refus de la différence des sexes considérée comme une inégalité (comme si l’inégalité impliquait une infériorité. Parlons plutôt de complémentarité), par le scandale qui touche les plus petits. De nos jours la famille est considérée comme une construction personnelle, souvent égoïste, dont la stabilité est tributaire de l’arbitraire de chacun, selon ses critères propres. Combien de souffrances, de malheurs, de blessures à cause de cet état de fait !

Il est donc urgent de solenniser la famille, de manifester au monde son importance primordiale dont dépend le bonheur des individus, la sainteté et la paix civile. C’est d’elle que sont sortis les plus grands saints. C’est d’elle dont dépendent les vocations sacerdotales et religieuses.

Que saint Joseph bénisse nos familles !



Abbé Michel Poinsinet de Sivry

Supérieur du District de Benelux